LA FRESQUE LA PLUS CELEBRE DE LA BASILIQUE

SAINTE MARIE-MADELEINE ET LA SAINTE-BAUME



Monument le Saint Petit Pilon     
Suivant la tradition provençale, Marie-Madeleine sentant sa dernière heure venue descend dans la plaine et Saint Maximim venu à sa rencontre lui donne sa dernière communion et l'ensevelit. Si vous aussi allez en ce lieu merveilleux, en redescendant de la Sainte-Baume, sur le bord de la route avant l'entrée à Saint Maximin, vous trouverez un monument qui le rappelle : «  le saint-Petit-Pilon  ».




 

    Marie-Madeleine, née la même année que le Christ mène une vie de dérèglements jusqu’au moment où elle entend prêcher Jésus. Marie-Madeleine est après la Vierge la deuxième femme de l’Evangile. Sa vie est étroitement liée à celle du Sauveur. Elle l’a suivi sur les routes de Galilée et de Judée. Elle l’a accompagnée jusqu'à la Croix. Elle a été la première à voir le Christ ressuscité. Elle a reçu mission d’annoncer la résurrection aux apôtres.  

    Marie-Madeleine est la patronne de la Provence et aussi des Compagnons du Tour de France, (Les Compagnons du Devoir), qui viennent accomplir l’ultime étape à la Sainte-Baume avant d’obtenir leur brevet.    

    Suivant la tradition Provençale, après la mort et la résurrection du Christ, elle vit quelques temps auprès de la Vierge, puis avec Lazare le ressuscité, Marthe, Marie Jacobé et Salomé, Maximin l’un des soixante douze disciples et Sidoine l’aveugle guéri, elle est abandonnée en mer dans une barque sans voiles, sans rames, sans vivres.

    Après un long périple, l’esquif aborde la plage que domine aujourd’hui l’Eglise des Saintes-Maries-de-la-Mer. Le groupe d’exilés est accueilli par une jeune femme que l’on dit être d’origine gitane. Après avoir construit un oratoire dédié à la Vierge, les disciples du Christ se séparent. Lazare sera l’apôtre de Marseille, Marthe évangélisera la région de Tarascon et la délivrera d’une bête malfaisante, la Tarasque, un dragon qui hantait le Rhône. Maximin et Sidoine répandrons la bonne parole à Aix-en-Provence. Les deux Maries et Sarah restent en Camargue, quand elles meurent, les fidèles placent leurs reliques dans l’oratoire. Sarah deviendra la patronne des gitans.

     Marie-Madeleine, dans un premier temps accompagne Lazare à Marseille pour y porter la bonne parole et aussi à Aix-en-Provence auprès de Maximin et de Sidoine. Enfin elle décide de se retirer du monde et de terminer sa vie dans la prière et la contemplation. Des anges l’escortent jusqu’à une grotte. Marie-Madeleine passe là trente trois années dans la solitude. La tradition rapporte qu’elle n’était nourrie que par les dons du ciel et chaque jour, elle avait le délice suprême d’être enlevée par quatre anges dans les cieux jusqu’au Saint-Pilon pour y entendre des musiques d’harmonie céleste.

      Sa dernière heure venue, elle descend dans la plaine où Saint Maximin venu à sa rencontre lui donne sa dernière communion et l’ensevelit. A l’endroit où selon la tradition eu lieu cette dernière communion, (vous aussi), si vous allez un jour en ce lieu merveilleux, (encore maintenant), en redescendant de la Sainte-Baume, à droite quelques centaines de mètres avant l’entrée de Saint Maximin vous trouverez un monument qui le rappelle : Le Saint-Petit-Pilon.     .

      À Saint Maximin, dans la Basilique, chef d’œuvre gothique de la Provence, vous pourrez admirer les œuvres d’Art qu’elle renferme et en particulier la belle chaire de bois sculptée par un frère dominicain en 1756, avec sur l’abat voix, l’immense composition représentant le ravissement de Marie Madeleine, de même les panneaux de la rampe d’escalier de la chaire où figure les diverses phases de sa vie, et voir aussi dans la crypte, caveau funéraire du quatrième siècle, les sarcophages des disciples du Christ et tout au fond, le reliquaire en bronze doré contenant un crâne vénéré comme étant celui de Marie appelée Magdaléenne.

 

LA SAINTE-BAUME

      L’appellation de Sainte-Baume s’applique également à une grotte et à une forêt. La grotte où se serait retirée Sainte Marie-Madeleine a donné son nom à l’ensemble. (grotte se dit «  baoumo  » en provençal). C’est un but de pèlerinage célèbre dans tout le Midi. Le massif forme à son sommet une longue crête dont l’un des points culminants, «  le Saint-Pilon  » (alt. 994m) juste à l’aplomb de la grotte, offre un panorama splendide.

      La forêt est magnifique, unique en France à plus d’un titre. Le massif de la Sainte-Baume, le plus étendu et le plus élevé des chaînons provençaux, atteint 1150m aux Béguines et au Signal de la Sainte-Baume. Il répond à l’orientation générale est-ouest du système montagneux d’origine pyrénéenne qui prédomine en Provence. La dissymétrie du relief, fréquent dans la région y est très accentuée, comme à la Saint-Victoire (alt. 1011m) qui fut chère à Cézanne, elle fait face à la Sainte-Baume mais de sens contraire.

      Le versant sud, aride et dénudé monte en pente douce du bassin de Cuges à la ligne faîtière longue de 12kms. Une falaise verticale haute de 250m environ donne sa physionomie au versant nord qui abrite la célèbre grotte. En contrebas, dans ce  micro-climat formé par la falaise, s’étale la forêt domaniale juxtaposée au plateau du Plan d’Aups (alt. 700m) où se trouve l’Hôtellerie des Dominicains, (les frères prêcheurs) présent à la Sainte-Baume depuis près de sept siècles sans interruption, sauf quelque 70 ans à l’époque de la Révolution de 1789.

      Ce massif, typiquement provençal par ses terres décharnées et sa barre rocheuse éclatante de blancheur, ne manque pas de surprendre par la note septentrionale qu’y ajoute la forêt. D’une superficie de 130ha, à l’altitude de 680 à 900m, la place qu’elle occupe parmi les forêts françaises est tout à fait spéciale. Elle est unique en France. C’est une forêt relique. D’origine glaciaire, ce fut probablement bien avant les Gaulois une forêt sacrée et la tradition qui en faisait un lieu respecté a survécu jusqu’à nos jours.

      Aujourd’hui, elle a gardée encore son atmosphère sombre et mystérieuse. Elle est restée intacte. Contrairement aux autres forêts de notre Pays, elle n’a jamais été exploitée par l’homme. La Sainte-Baume est «  hors de coupe  », on n’abat que les arbres morts et l’on veille à assurer une régénération suffisante. Autre originalité, du fait de son micro-climat, on y voit des hêtres géants, d’énormes tilleuls entremêlés d’érables et de chênes blancs. Leurs hautes voûtes de feuillages légers se ferment sur l’épaisse et sombre ramure des ifs, des fusains, des lierres et des houx. A noter encore la présence de sorbiers, d’alisiers et de noisetiers.

      On s’étonne de rencontrer en pleine Provence, les arbres des forêts de l’Ile-de-France. Cela s’explique du fait que l’ombre portée par la haute falaise qui, au sud domine la région boisée, y entretient une fraîcheur et une humidité toute septentrionale. Dès que l’ombre portée par la muraille cesse, les chênes verts méditerranéens  réapparaissent.

      La faune très variée, compte en particulier des insectes fort rares en voie de disparition et aussi une flore intéressante avec notamment l’hellébore, renoncule vivace dont les feuilles forment un éventail de fleurs à cinq pétales faiblement colorées et qui avait pouvoir autrefois de guérir la folie, la violette pourpre, la pervenche, la digitale jaune, l’ancolie bleue, la primevère jaune, plusieurs familles d’orchidée, le lis martagon de montagne à fleurs roses et brunes, la ficaire dont les fleurs jaune d’or apparaissent au printemps, bien sur la fougère et aussi le sceau de Salomon, plante des bois aux fleurs blanc verdâtre, dont le rhizome porte des empreintes semblables à un sceau.